Un et Un ne font qu'Un...

Akouété et Akouètè sont pareils en tous points… enfin, presque. Effectivement, Akouété est albinos. Ainsi, bien qu’ils fassent le même, impressionnant pour leur âge, 1m20, un brin plus petit que la moyenne des enfants de leur tribu malgré tout, qu’ils aient les cheveux crépus tous deux, qu’il ait les même grands yeux inquiets, la même mine curieuse, le même petit sourire qui n’attend que le bon moment pour sortir, la même minceur un peu maladive, la même voix silencieuse, la même façon d’être tous deux complètement différent de leur peuple… ils sont assez facile à différencier. En fait, l’un pour l’autre, ils sont comme la nuit et le jour, le ciel et la terre, le soleil et la lune : totalement différent et pourtant inexorablement dépendant de l’un et de l’autre pour former un tout, pour exister. Pour vivre.

Akouété a tous les traits typiques des albinos, ce qui permet de confirmer que lui et son frère son faux jumeaux. Ses cheveux crépus sont d’un blond presque blanc, sa peau est d’albâtre et ses yeux sont comme deux tisons ardents. Il est très sensible à la lumière, Akouètè a d’ailleurs appris l’existence de ses pouvoirs de guérison en soignant ses premières brûlures. Fait assez étonnant, Akouété n’a pas les problèmes visuels causé par sa particularité, probablement une autre chose pour laquelle il faut remercier son guérisseur de frère. Plus effacé, à l’image de son pouvoir d’invisibilité, Akouété opte souvent pour une garde-robe sobre et foncé, pour tranché avec sa peau blanche. Les rouges, noirs et bleu-marin dominent dans ses chandails, souvent pourvu de motifs discrets et porter avec un pantalon le plus souvent noir lui aussi. Il porte aussi un simple collier de bille de bois, le seul bijou qu’il a gardé de sa tribu.

Akouètè, pour sa part, a la peau complètement noire, et il en va de même pour ses yeux. On pourrait croire que cela tient du fait qu’il vient de l’une de ces tribus au sud où tout le monde à la peau foncée, pourtant non. Même pour eux, Akouètè a toujours eu la peau étonnamment noire et les yeux si foncé qu’on ne distingue sa pupille qu’en le regardant de très près et avec concentration, ce qu’il ne laisse habituellement à personne la chance de faire. À l’image de son caractère exubérant, Akouètè opte plutôt pour des vêtements aux couleurs vives et pâles pour contraster avec sa peau foncée. Depuis qu’il est arrivé ici, il a toutefois troqué, de force avouons-le, le pagne jaune orangé et les bijoux multicolores pour des chandails aux couleurs criardes, parfois plus d’une, des pantalons plus sobres et, comme son frère, il a gardé son collier de naissance, le seul bijou que lui ai offert sa tribu et qui est identique à celui d’Akouété.

Leurs chevilles et leurs dos sont encore aujourd’hui marqués par les cicatrices récoltées lors de leur ‘connexion’ avec l’Élyzé. Ils les cachent toutefois religieusement derrières leurs vêtements. On ne les verra donc jamais en short, nu pied ou en maillot de bain. De toute manière, pour la dernière partie, ils ont beaucoup trop de ‘pudeur’ pour se promener torse nu.

Akouété, en tant qu’ainé, se fait un devoir de protégé son frère de tout ce qui pourrait le menacer et d’assurer sa son bien-être. À cet effet, il a souvent été celui qui a pris le plus de coup et fait les pires besognes pour épargner son cadet. N’ayant jamais reçu d’affection de personne sinon son frère et un peu de compassion de la part des autres Amuseurs, Akouété à déjà, à son jeune âge, perdu confiance en son prochain et ne supporte d’être touché que part une seule personne : Akouètè. Il peut lui arriver, toutefois, de donner un peu de sa confiance à ceux en qui Akouètè semble en avoir, mais c’est de peine et de misère, après beaucoup de temps, que quelqu’un arrivera à avoir sa confiance. Malgré son apparente force, Akouété est celui des deux frères qui est le plus sujet aux cauchemars et crises d’anxiétés. Pourtant, étonnement, il est le moins nerveux des deux et, lorsque son frère a établis les bases d’une conversation pour eux, il sera souvent celui qui parlera le plus facilement et sera le plus prompt à répondre aux questions sans bégayer ou flancher, le tout avec un ton et une expression généralement neutre. Peu agressif de nature, il n’hésitera pas toutefois, maintenant qu’ils sont libre, à tenter de TUER quiconque fait du mal à son jumeau, un peu comme il aurait fait avant qu’Il ne soit ‘brisé’.

Toute sa vie, Akouètè s’est appuyé sur son frère pour survivre, il n’hésite donc pas à suivre ses choix, ce qui ne l’empêche pas de s’opposer à ceux-ci si ils impliquent de laissé son frère dans l’embarras et d’en remettre certains autres timidement en questions. Ayant eu une enfance plus facile et des parents aimants, Akouètè sait qu’il est possible de rencontrer des gens bons en ce monde, des gens de confiance, et, pour épargner à son frère de le faire, il sera souvent le premier à aborder les autres. Pourtant, il est le plus nerveux des deux et n’arrive pas à faire une phrase sans bégayer ou hésiter, demandant souvent la réponse à son frère avant de parler. Voir son frère prendre les coups à sa place ne l’a pas empêché d’en être affecter. Plus optimiste, il est beaucoup plus expressif et souriant que son frère, étant d’ailleurs le seul à ce jour à pouvoir le faire rire. Être plus expressif fait toutefois aussi en sorte qu’il sera le plus prompt à pleurer sa tristesse et crier sa colère. Plus agressif, il n’hésite pas à frapper au premier signe de danger et ce placera souvent devant son frère pour ce faire…

Akouété et m-moi somme né dans un p-pays où il fait t-très chaud et où i-il y a p-pas beaucou d’eau et que les p-plante elles peuvent p-pas grandir à-cause que c’est t-trop sec. J-j’ai eu une enfance p-plutôt facile, si on la compare à c-celle de Grand Frère… Petit, j’étais tr-traité comme toute personne d-de ma race devait l’être : avec r-respect. Les j-jumeaux, c’est connu, ne s-sont pas d-de simple humains, ils sont… p-plus. Pas des d-dieux, mais p-pas des humains. C’est comme entre l-les deux. A-Akouété il a pas eu la même ch-chance vu que c’est un d-démon. J-je le sais parce qu’il a d-des yeux rouge comme le sang et que y’a q-que les démons qui sont c-comme ça. M-mais Akouété est pas méchant ! Il est l-le plus gentil que je connaisse ! M-mais les gens dans la t-tribu ils le croyaient p-pas, alors ils le tapaient. U-un jour, Akouété et moi o-on à fait u-un plan : i-il est devenu invisible pendant p-plusieurs j-jours et m-moi j’ai f-fait semblant d’être m-malade. Les gens dans la tribu i-ils ont tous pensé que c’ét-tait parce que Gr-grand Frère était parti alors ils lui ont dit de r-revenir et, quand i-il est réapparut, i-ils l’ont plus tapé. Mais ils étaient p-pas beaucoup p-plus gentils.

Et p-puis un jour y’a… et puis un j-jour y’a eu la P-patronne qui est arrivé. E-elle é-était gentil au d-début la Patronne. Elle… elle disait qu’elle v-voulait nous aider et que… et que s-s’il y avait des enfants qui pouvait f-faire de la magie d-dans notre tribu, elle les adop-adopterait et d-donnerais de l’argent à l-la tribu e-en échange. V-vu qu’elle avait l’air gentille et qu’elle avait l’air riche, M-maman et Papa ont d-décidé de nous d-donné à la Patronne. J’étais triste, mais Akou-Akouété il était c-content parce qu-que la Patronne était gentille a-avec lui, alors j’étais content au-aussi. On est p-parti et la Pa-patronne elle a dit de rester ca-caché parce que les au-autres étaient d-des jaloux et qu-que si ils savaient que nous ont allaient bientôt b-bien manger et p-pas eux, ils allaient vouloir nous pr-prendre et nous f-faire m-mal.

Et p-puis, après, o-on était à… o-on é-était à… o-o-on é-ét-t-tais à-à… l’Élyzé…

Au début, on était bien à l’Élyzé. La Patronne nous a appris que l’Élizé, ça voulait dire le paradis chez un peuple TRÈS ancien et que tout le monde s’y amusait. Elle nous a donné du linge plus comme ceux d’ici, qu’elle disait, et nous a appris qu’on utiliserait notre magie pour amuser des gens très important et que c’était très important qu’ils soient contents parce que c’étaient eux qui donnaient l’argent pour notre bouffe et notre linge et pour que l’Élyzé marche. Ensuite, elle nous à présenter nos Trainers qui nous apprendraient à parler en français, pour comprendre les Clients, en russe, pour comprendre les autres gens dans l’Élyzé et les autres Trainers, et aussi qui nous apprendraient nos numéros de magie. Au début, ça allait bien, moi et Akouètè on avait une petite chambre juste pour nous avec une espèce de lit, un matelas qu’on a appris plus tard, à-terre pour dormir, c’était plus confortable que les tapis de paille. La nuit, les Trainers barraient la porte, pour pas que des méchants entrent qu’ils disaient, mais on a vite découvert que c’était pour pas qu’on sorte.

Les Trainers étaient ni gentils, ni méchants, ils faisaient leur boulot. Nous aussi. On a appris à-faire nos numéros, même ceux qu’on aimait moins parce qu’il fallait se faire mal pour qu’Akouètè puisse nous soigner et impressionner les gens. Si on obéissait pas, on n’avait pas de repas, mais pas plus de deux jours de suite, parce que, comme elle disait la Patronne, la peau et les os ça vent pas. ILS veulent de la chair… c’est devenu encore plus vrai plus tard, quand on a commencé à sortir.

La première fois, ça été un monsieur qu’on avait vu souvent déjà, moi et Petit Frère, et qui était toujours très gentil avec nous. La Patronne nous as dit que, ce soir-là, on allait aller l’amuser chez lui. On est donc allé chez lui et là, il a fait quelque chose de VRAIMENT méchant et on s’est battu pour l’empêcher, mais on a pas réussi. Quand il nous a ramené le lendemain, on était plus à la même place qu’avant et le monsieur il était vraiment fâché qu’on l’aille frapper et tout et la Patronne s’est fâchée aussi et elle nous a envoyé à Dmitry. Dmitry c’était un autre Trainer, un Trainer pour les Amuseurs de notre niveau. On a vite compris pouquoi tout le monde l’appelait le Casseur : de la même façon que les gens casse des chaussures pour qu’ils fit dans ton pied, lui il cassait les gens pour qu’Il fit dans l’Élyzé. Plus personne a été gentil avec nous après ça : on faisait notre BIEN ‘travail’ ou on mangeait des coups, plus fort chaque fois. On a vite compris que l’Élyzé, c’était le paradis que si t’était d’ici… Et on est plus jamais retourné dans l’autre place, pour pas que les jeunes Amuseurs le sachent eux aussi. Et on a fait de moins en moins de magie et de plus en plus de ‘sorties’.

Mais ça a pas duré…